Chapitre 4 – Compromis
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Le lendemain, Helena n’est pas prête à se confronter à Marc, elle part donc chez son amie Justine pour parler et se distraire. Elle lui raconte qu’elle est allée chez le médecin deux jours auparavant et qu’il lui a confirmé une certaine fatigue tout en lui recommandant plusieurs tests dont elle n’a pas encore les résultats. Elle lui parle aussi de sa soirée ratée avec Marc mais elle ne mentionne pas les incidents au travail. Helena est lasse d’en parler, et puis à ce stade, parler ne sert plus à rien. Partager avec Justine les commentaires à peine cachés de certains de ses collègues, à propos de sa prise de poids, de son déclin d’attirance, de sa mine sombre… n’est pas ce qu’Helena a envie de faire pour se sentir mieux. Elle se contente donc de discuter de choses et d’autres pour se changer les idées. Finalement, Helena décide de rester dormir chez Justine et ne rentre que dimanche après-midi à son domicile. Quand elle arrive, Marc est très occupé, il prépare son départ. En effet, il effectue un déplacement professionnel du lundi à venir, le 17 février, jusqu’au mercredi, le 19. En voyant Helena arriver, il s’interrompt, et même s’il lui reste encore des préparatifs, il décide de passer le temps qu’il lui reste avec elle pour se faire pardonner et parce qu’il a vraiment envie qu’ils se retrouvent. La soirée se déroule en douceur, sans que le couple reparle de l’incident. Helena s’endort adoucie mais pas vraiment apaisée.
Le lundi 17 février, Marc part tôt en laissant une Helena nauséeuse et ensommeillée se réveiller. Helena a du mal à s’animer ce matin-là. Elle finit par se rendre au travail, encore chagrinée de son épisode avec Marc. Certes, ils ont passé une très bonne soirée la veille mais ils n’ont pas échangé à propos de la St-Valentin, et le ressenti qu’Helena renferme pèse encore sur elle. Elle continue de ruminer ses sentiments, si bien qu’elle n’entend pas les remarques de quelques-uns de ces collègues qui notent les rondeurs naissantes sur son corps. Sans doute a-t-elle fait des excès durant les fêtes ! Helena ne sort de sa torpeur que le lendemain midi quand elle reçoit un appel de son médecin lui annonçant que les résultats des tests lui sont parvenus. Il l’incite à passer le voir dès qu’elle le peut car les nouvelles ne sont pas très bonnes. Craignant pour la santé de son bébé, Helena décide de s’y rendre l’après-midi même. Une fois en sa présence, le médecin lui annonce que le bilan de ses examens le pousse à lui demander de réduire son nombre d’heures de travail. Si elle ne lève pas le pied, sa grossesse s’annonce difficile et elle et son bébé pourraient se retrouver dans une situation dangereuse. Helena est déconfite. Elle décide de rentrer chez elle pour le reste de la journée. Arrêter sa carrière, qui vient à peine de démarrer, n’était pas une option pour elle. D’un autre côté, elle sait que s’interrompre le temps d’une grossesse et d’un congé maternité n’est pas censé être un frein pour une carrière. Mais elle a encore tant à prouver… Et puis, elle n’est pas dans l’entreprise depuis très longtemps et sa place n’est pas assurée. Et puis elle sait toutes les difficultés que peut engendrer une grossesse : l’arrêt partiel ou total de son travail prématurément (ce qui lui arrive d’ailleurs en ce moment-même), un baby-blues, des infections… Et puis une remise en question sociale, et puis des jugements, et puis… Autant de complications qui pourraient l’empêcher de reprendre son travail au plus tôt ! Que vont en penser les autres ? Helena est bouleversée. Elle saisit son téléphone pour appeler Marc et l’informer de la situation, mais au dernier moment elle hésite. Il vaudra mieux lui en parler en personne. Et cela va lui laisser le temps de réfléchir à une solution qui lui conviendrait. Elle a toujours fait du bon travail… Du moins, du mieux qu’elle pouvait ! Elle a fait beaucoup d’heures supplémentaires, souvent non payées, pour faire avancer ses missions et les réussir dans le temps imparti. Elle est impliquée et volontaire… De plus, elle est dans l’entreprise depuis bientôt deux et demi, sans compter son stage. Elle est dans les bonnes grâces de Frédéric, qui connaît bien sa valeur, elle l’espère en tout cas. Elle ne devrait donc pas se faire évincer de l’entreprise pour ses futurs congés. Rassérénée sur ce point, Helena poursuit sa réflexion. Comment peut-elle concilier son envie de travailler et son besoin de lever le pied ? La solution apparaît d’elle-même : il faut qu’elle demande un temps partiel. Ainsi, elle sera toujours présente dans l’entreprise, elle pourra toujours conduire ses projets actuels, être au courant des nouveaux, participer à l’évolution de l’entreprise… Oui, elle veut rester investie. Et d’un autre côté, elle aura plus de temps pour se reposer, pour se détendre et pour préparer l’arrivée du bébé. Oui cela semble la meilleure solution à adopter. Plus sereine, Helena décide d’annoncer la nouvelle à Marc le lendemain, lorsqu’ils se verront en face à face. Entre temps, cela lui laisse la possibilité d’affiner son plan.
Mercredi 19 février, Marc rentre de son déplacement en milieu d’après-midi. Il a fini ses heures de travail et il décide de rentrer chez lui préparer un repas pour Helena. Le soir venu, Helena est agréablement surprise de voir qu’il a organisé un temps spécial pour eux deux. Ils en profitent pour échanger à propos de la Saint Valentin ratée et Helena laisse sortir les sentiments qui l’envahissaient jusqu’alors. Suivant cette belle voie de réconciliation et d’entente, Helena parle des nouvelles du médecin et des conclusions auxquelles elle est arrivée la veille. Marc l’écoute attentivement. Il est d’abord soulagé d’apprendre qu’Helena va se décider à lever le pied, suites aux recommandations du médecin, mais ce sentiment est de courte durée puisque si un professionnel en arrive à ces conclusions, c’est que la situation d’Helena est plus grave que la normale. Marc est inquiet et il souhaiterait qu’Helena arrête totalement le travail. Cependant, il entend à quel point travailler est important pour elle ; il entend cette volonté presque désespérée de rester impliquée dans l’entreprise. Aussi, il se range son avis pour une demande de temps partiel. Il se met ensuite à penser aux conséquences budgétaires que ce changement va produire. Il est l’homme de la maison, c’est à lui d’assurer le confort financier et matériel de sa famille et de subvenir à ses besoins, surtout quand sa conjointe est en difficulté. Il sait qu’il va devoir travailler encore plus. Tout en continuant ses réflexions, Marc se met à penser à voix haute. Helena qui l’entend est soudain confuse. Marc lui expose alors une partie de ses pensées et une grande tristesse gagne Helena. C’est déjà suffisamment dur pour elle de devoir mettre un frein à sa carrière, mais si son partenaire n’est jamais là, ni pour elle, ni pour le bébé à venir, et que c’est une répétition de soirées ratées et de rendez-vous manqués, Helena ne se voit pas le supporter. S’ensuit une longue discussion. Finalement, le couple s’accorde sur les décisions finales : Helena va demander un temps partiel et Marc, lui, ne va pas demander un changement de ses heures de travail, en positif ou en négatif, mais moins de déplacements. Marc a cédé à Helena, tout en espérant qu’elle change d’avis. Sans parler du fait que cette demande pourrait ralentir sa carrière à lui et qu’avec le temps partiel d’Helena, leurs revenus vont diminués. Marc sait qu’il s’agit de son devoir de maintenir, si ce n’est d’améliorer, les conditions de vie de sa famille…
Il n’est pas complètement d’accord avec ce compromis.
Auteure ou autrice (va falloir choisir un jour) : Lorysse Marchal
Le chapitre 5 la semaine prochaine !